Pourquoi les enfants ont-ils un parent préféré ?

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Votre enfant réclame uniquement sa maman ou n’a de yeux que pour son papa ? Vous vivez mal cette préférence et vous vous demandez ce que vous avez bien pu faire de mal ? Pas de panique, préférer un parent à un autre est tout-à-fait naturel chez l’enfant. En voici les raisons.

Une affinité liée aux personnalités et à l’attention

Comme il en est le cas pour tout le monde, l’enfant éprouve plus d’affinités avec telle ou telle personne, et beaucoup moins avec une autre. Cela dépend des personnalités et des intérêts. Ainsi, s’il partage plein d’activités qu’il aime avec l’un de ses parents, alors il se sentira plus proche de celui-ci. Cela peut également passer par la ressemblance physique : si l’enfant ressemble beaucoup à Papa et que tout le monde ne cesse de le répéter, alors celui-ci s’identifiera davantage à son père. Et vice versa. Les enfants ont besoin de repères et en trouvent dans de tous petits détails de la vie quotidienne.

Si les goûts et les couleurs comptent, une grande part tient surtout de l’attention portée à l’enfant. Il est parfois compliqué, voire impossible, que les deux parents passent autant de temps individuel avec l’enfant. Travail, tâches ménagères, sorties sportives, voyages d’affaires ou autres obligations : allier vie professionnelle et vie familiale équitablement n’est pas toujours chose aisée. Cela impacte malheureusement la préférence de votre enfant, qui aimera davantage le parent avec qui il passe le plus de temps.

La qualité de ces moments partagés est également un facteur considérable. L’enfant sent quand une personne porte toute son attention sur lui ou non. Si, un parent se montre investit lors d’un jeu ou d’une activité, alors il gagne des places dans le cœur de l’enfant. Lorsque vous accordez votre temps à votre enfant, ne le faîtes pas à moitié, avec la tête ailleurs. Il est important que l’enfant soit au centre de votre attention lors de ces moments privilégiés.

Pourquoi l’enfant rejette-t-il absolument un parent ?

Parfois, le rejet peut être virulent. L’enfant refuse qu’un des parents le porte, le touche ou même le regarde. Il peut user de violence physique ou verbale pour repousser et faire comprendre son choix : « Non, pas toi ! », « Moi, j’aime que Papa », « Je veux Maman ! ». Ces petites paroles sont très blessantes pour le parent rejeté et il est difficile de ne pas en tenir rigueur.

Cette situation est compliquée à gérer pour les deux parents ; l’un se sent délaissé, l’autre est épuisé par la demande constante de l’enfant. Comment expliquer cette préférence catégorique ? Tout d’abord, il ne faut pas vous sentir coupable. Un rejet peut se déclencher sans cause précise, voire sans aucune raison. Cela ne fait pas de vous un mauvais père ou une mauvaise mère. Dans la majorité des cas, il s’agit simplement d’une crise passagère et réversible.

Aux alentours des 2 ans, et parfois jusqu’aux 4 ans, l’enfant est en plein « terrible two ». Il s’agit un peu d’une crise « d’adolescence » prématurée. Comprenez que votre enfant est en pleine phase d’expérimentation, sur la voie de l’autonomie : c’est donc une parade de « non », de refus, de pleurs et de crises de colère. Durant cette période, le petit peut décider de rejeter un parent afin d’affirmer son indépendance ou pour tester son influence sur ses parents.

Le rejet d’un parent peut également s’expliquer par le complexe d’Œdipe : l’enfant développe une passion exclusive pour un parent, généralement celui du sexe opposé. Cela apparaît souvent autour des 3-4 ans et passera avec l’âge. Cette tendance est assez naturelle chez les tout-petits et non malsaine mais si elle persiste toutefois en grandissant, il est conseillé de consulter un professionnel.

Pourquoi la figure d’attachement est-elle souvent maternelle ?

Maman par ci, Maman par là. Votre enfant est toujours attaché à vos jambes et refuse qu’une tierce personne s’occupe de lui à part vous ? Cette attitude est récurrente et normale chez les tout-petits. On parle souvent de lien spécial entre la mère et l’enfant, en raison de la maternité d’une part mais également de la tendance de surprotection de la mère.

Tandis que l’enfant prend de plus en plus d’indépendance et fait de plus en plus de choses seules, il a peur que cette nouvelle autonomie l’éloigne de sa maman. Il n’est donc pas rare que, dès ses 2 ans, il réclame constamment sa mère. Il s’agit en outre d’une source de douceur et de sécurité qui le rassure. Ces périodes de régressions affectives sont essentielles au bon développement de l’enfant et pour son estime de soi.

Enfin, l’effet « pot de colle » envers la maman peut aussi être lié à la possessivité. L’enfant ne supporte pas que la mère puisse accorder son attention à une autre personne et essaie donc de la monopoliser. C’est pourquoi il est courant qu’un enfant antagonise son père, qu’il perçoit comme un rival dans la « course à l’amour de Maman ». Le sur-attachement peut aussi apparaître avec l’apparition d’un nouvel enfant dans la famille et la peur de devoir soudainement partager sa place.

Divorce et garde alternée : pourquoi l’enfant prend-t-il parti ?

La garde alternée est propice à la préférence plus ou moins marquée d’un parent de la part de l’enfant. Les tout-petits sont bouleversés par les changements récurrents de cadres de vie et ne comprennent pas toujours pourquoi ils doivent ainsi les subir. Plus que tout, les jeunes enfants n’ont pas encore la notion du temps et chaque garde les perturbe profondément. Ils ne savent pas quand et si le parent éloigné reviendra. Il est donc primordial de rassurer l’enfant sur l’amour de l’autre parent, malgré son absence temporaire.

La préférence dépend donc du cadre : l’enfant a plus de facilité quand il reste dans la maison à laquelle il est habitué, sa demeure principale. L’entourage compte également beaucoup : si sa nouvelle famille ne lui convient pas et qu’il ne se sent pas à l’aise en son sein, il jettera la faute sur le parent qu’il juge « responsable ». Beaucoup d’écoute, d’explications et de discussions sont à prévoir pour améliorer ce genre de situation.

En outre, certains parents divorcés ne savent plus exactement comment exercer leur autorité et pratique un certain laxisme. L’enfant n’y est évidemment pas insensible. Toutefois, il est important de noter que gâter l’enfant dans le but d’obtenir sa préférence relève de l’aliénation parentale : le petit renie l’autre parent en partie à cause de votre endoctrinement. Cela peut être condamné par la loi.

Comment rétablir un équilibre au sein de la famille ?

Les deux parents souffrent de cette situation et souhaitent y remédier. Pour cela, il faut se montrer patient et compréhensif. Gardez en tête que le comportement de votre enfant est normal et qu’il ne s’agit que d’une étape dans son développement. Ne prenez pas personnellement ce rejet, qui est bien souvent passager et réversible. Le fait qu’un enfant ait un parent préféré n’a rien de fatal.

Pour rétablir un ordre dans la structure familiale, il est primordial d’être à l’écoute de l’enfant. Posez des mots sur ses émotions, essayez de comprendre pourquoi il agit comme il le fait et ne le jugez pas. Il n’est pas question de le punir pour cette préférence : si vous sévissez, l’écart entre vous et votre petit ne se fera que plus grand. Continuez de montrer que vous êtes là pour lui, quand il le souhaite, peu importe son attitude.

En outre, une bonne pédagogie se décline en deux pôles : l’éducation et l’affection. Certains couples jouent au gentil parent et méchant parent et cela a évidemment un impact sur l’inclination de l’enfant. Les deux parents doivent à la fois exercer leur autorité et faire preuve de tendresse. Pour cela, une bonne collaboration entre la mère et le père est essentielle : n’exposez pas votre désaccord sous les yeux de l’enfant.

Le parent préféré doit également accepter de laisser une place au parent délaissé ; cela passe par une prise de distance volontaire, un léger effacement qui fera sans doute la différence. Les rôles doivent être équitablement répartis et la routine doit être partagée et commune. L’heure du bain, la lecture du soir, une sortie au parc, les trajets scolaires : alternez à chaque fois pour que l’enfant ne s’habitue pas plus à l’un qu’à l’autre.

Enfin, positivez ! S’il est compréhensible que cette situation vous affecte, votre humeur ne doit pas se manifester devant votre enfant. Ne lui montrez pas que vous souffrez tant de son rejet. Respectez son choix et attendez patiemment que cela change. Le plus important est que la décision vienne de l’enfant ; il est inutile, voire contre-productif, de lui imposer votre présence.

Vous l’aurez compris, si votre enfant a un parent préféré, cela n’est pas très grave et passera avec le temps. Bien entendu, cela ne minimise pas votre peine et, pour avoir le cœur plus léger, nous vous invitons à échanger avec d’autres parents dans le même cas que vous. Vous pourrez ainsi poser des mots sur ce que vous ressentez, vous libérer d’un poids et trouver de bons conseils !

L' équipe Bookinou

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